jeudi 26 mai 2011

France Culture - Le Champs des possibles - 20/05/11

Du projet Yasuni à la dette écologique : peut-on donner un prix à la nature ?





Au milieu des années 2000, le président équatorien Rafael Correa a proposé de ne pas exploiter un gisement pétrolier considérable, de près de 920 millions de barils, situé dans le parc protégé du Yasuni, pour en conserver la biodiversité exceptionnelle et, surtout, ne pas ajouter aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. En échange de ce pétrole laissé dans le sol, le président Correa a demandé aux pays riches de verser à son petit pays l’équivalent de la moitié de ce qu’aurait rapporté l’exploitation de ce champ de pétrole, soit la somme de 5 milliards de dollars. Peut-on ainsi demander une solidarité internationale pour une pollution qu’on ne fera pas ? Les pays riches responsables historiquement de la majorité des émissions de gaz à effet de serre doivent-ils être considérés comme endettés vis-à-vis des pays du sud, qui ne suivraient pas le même mode de développement qu’eux ? Le projet Yasuni est aujourd’hui conçu non seulement comme un exemple possible d’une redéfinition de notre rapport à la nature, comme la porte d’entrée d’une autre éthique environnementale et comme un exemple concret et contemporain de dette écologique, une notion qui constitue aujourd’hui un instrument de visibilité autant que de mesure. Peut-on, et doit-on, mesurer la valeur de la nature ou l’ampleur de la dette écologique ?

Invité(s) :
Catherine Larrère
Julien Delord, maître de conférence en histoire et philosophie des sciences à l'Université de Bretagne Occidentale, Brest
Ivonne Baki, coordinatrice en charge du projet Yasuni
Marc Mossalgue, Coordinateur de la mission d'évaluation Yasuni ITT : une proposition salutaire ?

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